Lorsqu’un individu n’a pas accès à la parole, tôt ou tard, quelqu’un la prendra pour lui et écrira l’histoire à sa place. Pour déjouer cette fatalité, je souhaite redonner la parole à ceux et celles qui s’en sont vus spolié.
Nous decouvrirons dans un premier temps un être « marginal » et solitaire.
Un braqueur.
Quelqu’un qui porte son regard plus loin afin de voir, connaître ou posséder ce qui était soustrait à sa vue.
Il nous invitera à regarder autrement et nous montrera ce qu’il voit. Nous braquerons nos regards alors dans une même direction, invisible jusqu’alors.
Nous découvrirons son projet.
En guide nyctalope, il convoquera un gang. Une fois réunis, les membres se donneront les moyens d’exister et de prendre place dans la fresque économique, sociale et politique française des années 80.
À la fin de ce prologue, nous découvrions, lorsque la lumière pénètrera la boîte noire du théâtre telle « une boîte à sardines », le groupe réuni avec soin présent pour nous raconter une histoire. Celle du Gang des postiches…
Ce sera la fresque théâtrale de ces « postiches », narrée par un groupe qui a trouvé comment être considéré collectivement, au-delà de leur propre existence individuelle.
Ils contrediront la rumeur, ce bruit sourd qui vient de nulle part mais qui se lit sur toutes les bouches. Ils donneront à voir les contours du mythe qui a été construit de toute pièce par la communauté autour de ces copains d’enfance de Belleville et Montreuil.
La presse, la Préfecture de Police, les gouvernements successifs, la mémoire populaire se sont racontés l’histoire de ce gang. Ils ont été tantôt considérés comme des hors la loi, des Robins des bois des temps modernes, des guérilleros urbains, les gauchistes révolutionnaires …
Ils seront cinq au plateau pour raconter l’ascension spectaculaire et la chute de «Bada», «Soeur sourire», «Dédé», «Pougache» et enfin «Bichon». En « professionnel du braquage», ils porteront nos regards de spectateurs plus loin afin de nous donner à voir et à entendre ce qui était soustrait à la vue de tous… Qui mieux que ces transformistes, ces professionnels du « semblant » pour nous révéler ce qu’il y a derrière les apparats. Eux qui travaillent à mettre le masque dans le quotidien de leur savoir-faire ? Tous au service de cette grande illusion qu’est le théâtre, ce braquage consenti des sens et de l’esprit.
Création
03 Novembre 2020 / L'Archipel, Scène nationale de Perpignan
Conception, texte et mise en scène
Marie Clavaguera-Pratx
Dramaturgie
Théo Guilhem Guéry
Assistanat à la mise en scène
Claudie Lacoffrette
Scénographie, construction et régie lumière
Emmanuel Laborde
Création lumière
Pascal Laajili
Création sonore et régie générale
Olivier Pot
Régie son
Julien Cherault
Costume
Cathy Benard
Regard chorégraphique
Vincent Clavaguera-Pratx
Voix off
Fabienne Augié
Équipe au plateau
Matthieu Beaufort - Comédien (ESAT La Bulle bleue), Frédéric Cuif - Comédien, Théo Guilhem Guéry - Comédien et Régisseur Plateau, Julie Moulier - Comédienne, Géraldine Roguez - Comédienne
Production
Compagnie la Lanterne
Co-productions
Comédie Poitou-Charentes / Centre Dramatique National, Théâtre + Cinéma / Scène Nationale Grand Narbonne, L'Archipel, Scène nationale de Perpignan, ESAT La Bulle Bleue, Réseau Puissance 4 (Théâtre de la Loge, Théâtre Sorano, TU Nantes, Théâtre Olympia - Centre Dramatique National de Tours), Centre culturel d’Alénya, Théâtre du Periscope, scène conventionnée, en cours…
Soutiens
Région Occitanie Pyrénées Méditerranée – compagnie conventionnée, Drac Occitanie, Conseil Départemental des Pyrénées Orientales, Théâtre Jacques Cœur de Lattes, Un festival à Villerville, Lycée Jean Lurçat de Perpignan, Lycée Lacroix de Narbonne, Occitanie en scène, Festivals Fragments - Théâtre de la Loge, Festival Supernova - Théâtre Sorano, La Spedidam




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